Gérer sa colère en 5 questions
Il y a les petits agacements de la vie de tous les jours : la vaisselle sale qui stagne dans l’évier, les cheveux dans le lavabo, le linge sale laissé à côté de la panière… des oublis, des manques d’attentions qui semblent anodins. Mis bout à bout, ils finissent par devenir exaspérants, explosifs telle la pression qui s’accumule dans une cocotte-minute.
Il y a le ras-le-bol, le coup de colère face à une injustice vue ou vécue, ou un « pas de chance » : un train raté à quelques secondes près, une personne sans-gêne qui grille notre tour, mais aussi une administration qui nous semble bien complexe, des prix qui augmentent, des gilets jaunes, roses, noirs…
Il y a l’aversion pour le non-respect d’une valeur : des collègues de travail qui ne disent pas « bonjour » en arrivant, qui ne respectent pas les horaires, qui nous font une entourloupe…
Enfin, il y a la révolte, le tsunami, la blessure face à la découverte d’une infidélité ou d’un évènement vécu comme une trahison.
La colère envahit, ronge, use. Si elle s’installe, elle se transforme en aigreur, en haine, voire même parfois en ulcère…
Pourtant, la colère est utile. Elle est une émotion qui indique un manque, un besoin.
Voici quelques pistes pour mieux l’appréhender.
- Comment est ma respiration ?
La colère est une émotion, un message transmis par le corps qui nous indique un acte à poser.
Elle est à l’image d’un volcan qui se réveille, prêt à exploser. Il est bon de prendre de la distance avant d’agir afin d’examiner le plus lucidement possible la situation. Et afin de ne pas agir sur une impulsion que l’on risque de regretter par la suite.
La respiration est une aide précieuse. Prendre quelques inspirations profondes en se centrant sur sur chaque inspir et expir, sur le trajet de l’air qui circule jusque dans les poumons. S’aider d’une application comme « Respirelax »
Également marcher, changer d’air pour quelques instants, s’éloigner de la source, non pour fuir mais pour retrouver ses esprits par une juste distance.
Quand un volcan se réveille, il existe deux échelles pour mesurer ce phénomène.
L’échelle de Richter mesure la magnitude du phénomène, sa force de 1 à 9. Autrement dit, à quelle intensité allons-nous sentir les secousses de la colère ?
Prendre conscience de sa véhémence et de l’endroit du corps où elle se manifeste permet de relativiser et de ne plus s’identifier à elle en totalité : « Je ne suis pas ma colère », mais « J’ai de la colère en moi ».
3.Quels seront les dégâts si je la laisse s’exprimer dans le feu de l’action ?
L’échelle de Mercali, quant à elle, mesure les dégâts provoqués par le séisme.
Quelle ampleur de destruction a-t-il provoquée ? Y a-t-il eu seulement quelques objets qui ont bougé, des assiettes qui ont volé, ou bien cela a-t-il entraîné une destruction, voire un cataclysme ?
Comme pour ces deux échelles, nous connaissons davantage la première qui mesure les secousses et nous pouvons avoir tendance à ignorer la deuxième qui évalue les dégâts engendrés.
Si je laisse exprimer ma colère alors qu’elle est bien présente en moi, quels seront les risques pour moi, pour mon interlocuteur, pour la relation ?
Pour prendre une autre image, la colère est comme un warning qui s’allume sur le tableau de bord de la voiture. Ce voyant lumineux indique, la plupart du temps, un réservoir qui aurait besoin d’être rempli. Il en est de même pour la colère. Elle indique un besoin qui n’est pas satisfait.
Quel est le besoin touché et dont j’aurais… besoin de prendre soin. Est-il en lien avec une valeur importante pour moi ?
Besoin de justice, d’écoute, de compréhension ?
- Que puis-je faire ?
De ce besoin identifié, comment puis-je agir moi-même pour retrouver un peu de sérénité et exposer ensuite une demande à mon interlocuteur ?
Voici tout un chemin bien plus escarpé à emprunter mais qui vaut la peine de prendre pour atteindre les sommets de la sérénité.
Florence Peltier, Conseil conjugal et familial, psychologie positive, thérapies brèves orientées solutions. Antony
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